Tous les jours, nous pouvons lire quelque chose au sujet du nombre de faillites ou du budget réduit du gouvernement. Les entrepreneurs belges ont-ils des difficultés? Le portefeuille des citoyens belges s’en ressent. Mais qui prête attention au nombre croissant de personnes en situation de pauvreté?  Beaucoup de Belges ont des problèmes financiers dus à la crise du coronavirus. Et notamment des personnes auxquelles vous ne vous seriez pas attendus. La classe moyenne est de plus en plus sous pression. En tant qu’étude d’huissiers de justice, Modero est en première ligne face à cette nouvelle réalité. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme.

 

Disparition de la classe moyenne

L’année passée, 20% de la classe moyenne dépensait plus que ce qu’elle gagnait selon l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE). Déjà avant la crise du coronavirus, elle puisait dans son épargne, quel que soit le pays, et elle éprouvait des difficultés à maintenir son niveau de vie. Il ressort d’une étude de Decenniumdoelen et du thinktank progressif Minerva qu’avant la crise du coronavirus, environ 16% des Belges étaient considérés comme pauvres et 18% des Belges comme appartenant à la classe moyenne inférieure. Il semble évident que ces chiffres vont augmenter à l’avenir. Le baromètre flamand de la pauvreté dresse en effet lui aussi un portrait pessimiste de la situation. Le risque de pauvreté est demeuré aussi grand, voire a augmenté, ces dernières années dans 286 communes sur 300. Nous voyons en Belgique une augmentation de la pauvreté infantile, du nombre d’allocataires sociaux, de la demande de logements sociaux et de colis alimentaires. Pendant ce temps-là, la crise du coronavirus fait office de catalyseur qui pousse rapidement les gens vers la pauvreté. La RTBF a signalé que la pandémie de coronavirus précipitera entre 88 et 115 millions de personnes dans l’extrême pauvreté cette année.

 

Sans épargne s’accumulent plus rapidement les dettes

La crise du coronavirus fait en sorte que de moins en moins de gens peuvent joindre les deux bouts. Épargner s’avère impossible pour beaucoup.  En juin, De Tijd faisait savoir que 41% des Belges ne pouvaient pas épargner pour le moment et qu’au moins 55% d’entre eux ne tiendraient pas 3 mois avec l’épargne qu’il leur reste. 

Vous n’avez pas d’épargne? Vous accumulerez plus rapidement des dettes. Quand vous ne pouvez pas payer une dette immédiatement, des intérêts sont en effet imputés. Le paiement n’arrive pas? Le créancier peut alors également démarrer une procédure judiciaire. Et cela à grands frais pour le débiteur. Une mésaventure inattendue peut donc avoir des conséquences importantes.

 

Éviter la spirale de l’endettement

Vos dettes continuent de s’accumuler? La situation est alors sans issue et vous vous retrouvez entraîné dans une spirale d’endettement. En tant qu’huissier de justice, c’est toujours ce que nous essayons d’éviter. Lorsque nous recevons un dossier d’un donneur d’ordre (créancier), nous estimons immédiatement tant la solvabilité que la possibilité de paiement du client (débiteur). Nos huissiers de justice vont aussi évaluer sur place si le score théorique correspond aux conditions de vie réelles. Il est possible, par exemple, que quelqu’un soit solvable sur papier mais qu’il vient de subir un grave accident et qu’il rencontre alors des difficultés financières. Un trajet personnalisé sera proposé sur la base de ces informations. En tant qu’huissier de justice, nous informons le client, discutons du plan de remboursement et organisons la médiation entre les parties impliquées. Si nécessaire, nous redirigeons le client vers l’aide proposée en cas de surendettement.

De plus, nous tentons à chaque instant d’éviter les frais inutiles. Cela n’a pas de sens, par exemple, de lancer une procédure judiciaire si vous savez que la partie adverse ne peut pas payer. Ces personnes vont alors se retrouver dans une spirale d’endettement sans issue et c’est justement ce que nous voulons éviter.

Lorsque des personnes ayant de graves problèmes de paiement recherchent de l’aide, elles sont confrontées à de nombreux seuils. C’est pourquoi, à la demande du secteur social, Modero a créé One, une plateforme numérique de communication et de médiation. Grâce à One, les seuils peuvent être enlevés, ces personnes peuvent être plus rapidement accompagnées et des droits leur sont automatiquement accordés. One permet aussi un meilleur flux d’informations entre les CPAS et les huissiers de justice. De cette manière, toutes les informations peuvent être rassemblées dans un seul dossier, quel que soit le nombre de donneurs d’ordre. Une seule personne de contact est attribuée au client avec un seul trajet adapté et un seul remboursement mensuel. Cela permet une intervention plus rapide, d’éviter des frais supplémentaires et le remboursement des dettes peut démarrer plus rapidement. Tant le donneur d’ordre que le client pourront dès lors avancer. One a été lancé comme projet pilote à Anvers. Plus de 70% des gens qui ont utilisé One ont déjà trouvé une solution. Entretemps, One est devenu accessible à tous les CPAS et les huissiers de justice de Belgique.

 

Discuter d’une solution? Cela demande du courage

En sa qualité d’étude d’huissiers de justice, Modero contacte quotidiennement beaucoup de monde. Malheureusement, nombre d’entre eux réagissent trop tard voire ne réagissent pas du tout à nos lettres et à nos e-mails. Depuis la crise du coronavirus, nous remarquons que notre callcenter reçoit de plus en plus d’appels. C’est une tendance positive.

Le Belge moyen continue malgré tout d’être honteux d’avoir des problèmes financiers. Fermer les yeux là-dessus ne solutionnera rien. Au contraire, les frais ne feront que s’accumuler. C’est pour cela que vous devez prendre contact aussi vite que possible avec l’huissier de justice et discuter de la situation.

 

Comment empêcher un drame social?

Ces dernières années, de plus en plus de Belges se sont retrouvés dans une situation financière précaire alors qu’ils sortaient du cadre d’aide existant. La crise du coronavirus créant dans l’intervalle un terrain fertile pour les problèmes financiers. Le besoin en mesures de protection supplémentaires est grand. Nos gouvernements doivent rapidement trouver une solution à l’endettement excessif. Pour cela, l’aide temporaire et structurelle proposée en cas de surendettement doit urgemment être étendue et améliorée.  

Comment pouvons-nous réaliser cela? D’une part, en prévoyant plus de solutions lors de la phase amiable. Des solutions en dehors du tribunal doivent être trouvées autant que possible. Une fois que la procédure judiciaire est lancée, les frais augmentent vite. La procédure judiciaire elle-même doit également être revue. D’autre part, les assistants sociaux impliqués doivent disposer des informations nécessaires. Il y a pour le moment un grand éparpillement d’informations. Cela prend donc trop de temps avant de trouver une solution. Une procédure adaptée, accessible et bon marché devient urgente.

 

En résumé, l’avenir financier tant de nos entreprises que des particuliers s’annonce sombre. Le gouvernement doit prendre de nouvelles mesures pour améliorer l’aide temporaire et structurelle proposée en cas de surendettement. Comme étude d’huissiers de justice Modero met l’accent (plus que jamais) sur la médiation. Notre plateforme numérique de communication et de médiation, One, est disponible pour tous les CPAS et les huissiers de justice de Belgique. Ensemble nous pouvons aider les personnes à sortir de la spirale de l’endettement.